LE PETIT JOURNAL DE CRITICALSECRET
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EXERGUE A L'ENCLOS, d'Armand Gatti
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DANSER POUR NE PAS FAIRE LA GUERRE
DANCING AGAINST THE WAR/ RESISTANCE

(Appel PAS-EN-NOTRE-NOM—> An hommage to People dancing with the same passion against the noright war front of their States and their polices : thanks to Australian, English, US American people walking and calling. Don't forget the Refuzniks...
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LA RAISON ÉGARÉE, René Schérer

1\5—> Avertissement et réserve des auteurs
2\5—> Préface \ Journal 11-04-2003 \ Contributions
 ABSTRACT DE L'EDITORIAL
3\5 —> Editorial circonstancié
 DANSER POUR NE PAS FAIRE LA GUERRE (links)
4/5 —> Libre langue, libre pensée
5/5 —> Postface pour Bonnafé à Eluard
            «
LIBERTE », de Paul Eluard
Radical links
(vers www.criticalsecret.com \ contact)

1\5 —> Avertissement et réserve des auteurs

     Ce qui suit se veut une hypothèse radicale à la fois protestataire et pour contribution au débat contre la guerre ; par conséquent se trouve sous la seule responsabilité de la signataire, animatrice éditoriale. Ses mots n'engagent pas les auteurs qui participent à la revue en ligne et annexes de www.criticalsecret.com. Il se peut même que certains auteurs ne partagent pas cette vision quant au détail ou quant au tout, ou qu'ils se placent sur des positions contradictoires voir tout à fait opposées. Ceci, conformément à l'esprit de la ligne éditoriale qui fonde sa recherche prédictive et son éthique sur l'équilibre paradoxal des points de vue. Dans le respect des personnalités qui contribuent à ce cadre de diversité, la présente réserve concerne également les animateurs et auteurs des sites de référence en Iframes et même si, en tant qu'artistes et poètes nous nous trouvons dans cette même attitude : danser passionnément contre la guerre. Même réserve enfin, valant à l'adresse des noms cités ou des oeuvres qu'ils représentent (remerciements et dédicaces), D'une façon plus générale, nous pensons qu'en de telles questions chacun ne pourrait représenter un autre point de vue que le sien propre : à le confronter aux autres on advient ensemble...                                \ retour à la Une

2\5 —> Préface de l'éditorial

                Lucien Bonnafé est mort le dimanche 16 mars 2003, à La ville-du-bois, dans l'Essonne (Fr) — voir l'article d'Elizabeth Roudinesco dans  Le Monde. Engagé dans la Résistance pendant la seconde guerre mondiale, il rencontra les surréalistes et devint l'ami de Paul Eluard venu le rejoindre à l'hopital de Saint Alban en Lozère, comme Jacques Lacan, Gérard Oury, Georges Canguilhem, Tosqualles... Il est considéré comme le fondateur en France de la psychiatrie institutionnelle — la psychiatrie de secteur naissant d'après lui dès les années 30 (1).

Cependant, depuis quelques mois est annoncée la dissémination du fonds André Breton lors de la vente aux enchères qui aura lieu à la salle des ventes Drouot à Paris, le 7 avril prochain.
Madonna possèdera des oeuvres ; à ceux qui savent leur parcours ou pour lesquels il demeure à découvrir il restera la virtualité visionnaire active, culture acquise au-delà des générations, de la puissance radicale de cette pensée : une pensée matérialiste de la métamorphose — donc vivante. Nadja, c'est à la fois l'éphémère état et son renouvellement : la splendeur du papillon.


L'entretien de Lucien Bonnafé réalisé par Stéphane Gatti est inscrit au sommaire éditorial de www.criticalsecret n°11, thème « appareil-accident » où il sera publié en format Real (à paraître le mois prochain). C'est un enregistrement cohérent avec la stratégie locale du projet participatif de Stéphane Gatti sur André Breton jeune stagiaire au service psychiatrique de la seconde armée à l'hôpital de Saint Dizier, pendant la première guerre mondiale. Le projet réalisé et développé dans la ville même a donné lieu à un catalogue du détail et de la synthèse de cet événement, et comprend les documents d'archives contemporains de la période citée : « Lire André Breton à Saint Dizier » a paru avec le concours de La parole errante aux Editions de l'arbre. Il se trouve intégralement en ligne dans www.criticalsecret.com n°8-9, Bien après Kant (2).

NOTES (titres-liens) \

(1) Lucien Bonnafé, Le Miroir ensorcelé, éditions Syllepse, Paris.

(2) STEPHANE GATTI & NICOLAS BERSILHAND,
au sommaire html www.criticalsecret.com/n8-9 —> LIRE ANDRE BRETON A SAINT DIZIER 2001-2002, catalogue intégral de l'Action poïétique et documents d'archives du projet participatif sur André Breton.
Mise en ligne par The infamous et X-ebeche ; meilleure résolution de la lecture sur l'écran réglé en résolution 800x600 \ A l'arrivée sur la page du sommaire html, trouver le titre et l'activer en cliquant ; à l'ouverture de son écran, sélectionner les boutons alignés verticalement dans la marge à droite. A l'apparition du document, s'y déplacer avec la souris.
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\ Dans le cas des deux sommaires si vous n'avez pas Flash6, il convient de le télécharger : ici
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(3) ARMAND GATTI
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www.criticalsecret.com/n8-9 —> L'ENCLOS, grand poème multilingue.
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  —> Le journal du 11 avril 
Lire  la réponse de René Major à André Glucksmann, dans Le Monde
...

... L'autre événement aujourd'hui, à quelques jours du G8 à Genève, consiste dans le dévoilement absolu de l'ingérene plénipotentiaire du Pentagone et du département d'Etat américains dans les décisions des Organisations mondiales supra-nationales, notamment la banque mondiales et le Fonds monétaire International...
   Nous avions actualisé cette hypothèse dans notre préface, il y a quelques jours, à propos du rapport entre la proposition d'achat de la Patagonie pétrolifère par l'Etat américcain auprès de l'Etat Argentin moyennnant la résiliation de la dette de ce pays, qui paraissait intervenir opportunément suite à la crise terrible et relativement récente provoquée notamment depuis un an et demi par la banque mondiale et le FMI refusant les compensations monétaires et les crédits compensatoires indispensables à l'équilibre vital de ce pays qui ne faisait pas partie de l'ALÉNA.
   Le dévoilement absolu consiste donc en ce que Monsieur Wolfowitz veuille punir la France et l'Allemange notamment en les obligeant au remboursement de la dette de l'Irak — il dicte au FMI et à la Banque mondiale les prescritpions qu'elles devront effectuer à l'encontre du "camp de la paix".
   Or aucun journaliste ne songe à faire remarquesr que les avoirs irakiens ayant été saisis à New-York pourraient servir notamment à solder ce remboursement.
    Ainsi voit-on le pillage en Irak trouver son précédent exemplaire dans la saisie des avoirs Irakiens à New-York, purement et simplement dérobés au peuple qui aurait pu en recouvrer partie d'avantage dans l'épuration de tout ou partie de sa dette...

Extrait intégral de l'encadré
dans l'article d'Ibrahim Ward
« L'ordre américain coûte que coûte »
Le monde diplomatique n°589, avril 2003
dans les kiosques en France
(pas encore en ligne) Quote::

Y A-T'IL ENCORE UNE UNION EUROPÉENNE ?

    La République est le plus ancien journal de Turquie ; Il est toujours totalement indépendant (des pouvoirs politiques et financiers), élu plutôt par les intellectuels. Le 25 février 2003, il rapportait le dialogue suivant, à La Maison Blanche, entre le Président des États-Unis et celui qui était alors le Ministre Turc des Affaires Étrangères.

George W.Bush :
– Vous n'avez rien à faire ici. Retournez dans votre pays et faites passer l'autorisation au Parlement !

Yasar Yakis :
– Nous avons certaines difficultés, les pertes économiques que va nous causer la guerre seront considérables, nous sommes deux pays alliés et espérons vote compréhension.

GWB :
– Aucun allié ne m'a donné du fil à retordre autant que vous !

YY :
– La Turquie s'inscrit aussi dans un processus Européen et il y a des voix différentes qui s'élèvent de l'Union Européenne.

GWB :
– Y a-t'il encore une Union Européenne ? je l'ai cassée en trois!

YY :
– La Turquie est un pays démocratique qui a toujours respecté le droit international. Et, dans ce cas précis, la décision des Nations Unies est très importante pour la Turquie.

GWB :
– Je me demande si l'ONU est indispensable au 21ème siècle. Mes collaborateurs sont en train de réfléchir à la question.

   Ce dialogue n'a été démenti ni par les Turcs ni par les Américains.

NDLR : En attendant la publication en ligne de cet article sur le Web, on peut consulter le site où se trouvent les archives des numéros précédents :
http://www.monde-diplomatique.fr

Irak :
http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/irak

(Lire l'article 5/5: "Libre langue, libre pensée")
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La réponse de René Major
Institut des Hautes Etudes en Psychanalyse,
à André Glucksmann

"Pacifisme" : réponse à André Glucksmann, par René Major
LE MONDE | 10.04.03 | 13h23

    Le gouvernement américain s'allie aux dictateurs quand cela lui chante. Il l'a fait avec l'Irak contre l'Iran, avec le Pakistan contre l'Afghanistan.

    Mon cher Glucksmann,

    Dans votre article paru dans la page Horizons Débats du samedi 5 avril, vous vous en preniez au "camp de la paix"et à ceux qui défendent le droit international contre la force. Vous ne manquez certes pas d'arguments. Il est en effet choquant de voir la France et l'Allemagne affublées de la Russie et de la Chine dans leur opposition à l'intervention américaine en Irak.
    Mais s'agit-il bien d'une entente de Paris et Berlin avec "le postmoderne Poutine plutôt qu'avec le fondamentaliste Bush", comme vous le prétendez ? En ce cas, il ne faudrait pas passer sous silence l'entente cordiale, l'an dernier, entre Poutine et Bush, pour couvrir à la fois l'invasion de l'Afghanistan et le massacre des Tchétchènes auquel vous êtes si justement sensible.
    Vous invoquez Carl Schmitt qui, dans les années 1930, affirmait que la souveraineté reste liée au privilège de suspendre le droit et de décider de l'Etat d'exception.  Vous imputez aux démocrates "pacifistes" de participer à "ce culte de la souveraineté" lorsqu'ils s'insurgent contre ce que les juristes internationaux qualifient comme une guerre d'agression et qui n'est, pour vous, qu'un droit d'ingérence – pourtant décidée souverainement et menée avec une véritable guerre d'intoxication pour faire croire à l'Amérique et au monde que l'Irak disposait d'armes de destruction massive prêtes à être utilisées contre le peuple américain.
    Question de souveraineté, "la junte fascisante" (j'emprunte l'expression à Bruno Latour, dans l'article jouxtant le vôtre), qui est actuellement au pouvoir aux Etats-Unis, est loin d'être la dernière à revendiquer la souveraineté. Elle la veut même absolue. Non seulement sur son propre territoire, mais dans le reste du monde.
    "The Rest of the World" est une expression du département d'Etat américain pour parler de pays qui, depuis la fin de la guerre froide, refusent de s'aligner sur le "modèle" de société et de gouvernement qui a réussi à concentrer, à s'approprier ou à confisquer la majeure partie des ressources naturelles et des pouvoirs technoscientifiques. Déjà, en 1998, ces faucons avaient rédigé une lettre ouverte au président Clinton pour lui signifier que la politique de "containment" -endiguement- de l'Irak était un échec, et que le limogeage de Saddam Hussein était devenu "la priorité de la politique étrangère américaine".
    Ce n'était pas pour libérer le peuple irakien. Parmi les signataires : Paul Wolfowitz, Richard Perle, Donald Rumsfeld. Ce dernier, vous le savez comme moi, venait pourtant de fournir à l'Irak une bonne partie de l'armement chimique qu'on lui reproche aujourd'hui de détenir. C'était bien avant le 11 septembre 2001, bien avant qu'on pût imputer, même de mauvaise foi, quelque lien entre Ben Laden et Saddam Hussein. Ce même Rumsfeld défendait en mai 2002 à l'OTAN que l'administration américaine s'accorderait elle-même une sorte de carte blanche pour mener toutes les interventions militaires qu'elle jugerait nécessaires, sans solliciter une quelconque approbation à l'extérieur "chaque fois que leurs intérêts vitaux seraient en jeu".
    Aussi injustifiable qu'ait été l'attaque du 11 septembre 2001, aussi indéfendable que soit le régime de Saddam Hussein, il ne faut tout de même pas oublier que cette politique était décidée de longue date et que les plus fallacieux prétextes n'ont cessé d'être invoqués en se substituant l'un à l'autre de façon aussi grotesque que ridicule.
    Vraiment, Glucksmann, croyez-vous que le peuple irakien se sente libéré par ces bombardements intempestifs jour et nuit, qui auront tué et estropié avec des bombes à fragmentation des milliers de civils, qu'il se sente libéré par cette "charité" qui empêche les approvisionnements en eau, médicaments et nourriture d'arriver à la population, quand ils sont acheminés par les ONG plutôt que par l'armée américaine ?
    Deux cent mille enfants irakiens risquaient de mourir ces derniers jours, comme le déclare le président de l'Unicef, à cause de cette bêtise. Je ne vous parle même pas des 500 000 déjà morts à cause de l'embargo. Vous vous souvenez de la réponse de Mme Albright interrogée à ce sujet, en mai 1996 : "Il s'agit là d'un choix difficile, mais le prix en vaut la peine".
    Croyez-vous vraiment que ce gouvernement américain soit un modèle de démocratie – et de respect des droits de l'homme – qui, le 11 septembre 2001, arrêtait et maintenait en détention 1 200 immigrants arabes et musulmans, et annonçait en juin de la même année qu'il avait demandé à des dizaines de milliers de détenteurs de visas arabes de se faire enregistrer auprès du gouvernement avec photo d'identité et relevé d'empreintes digitales ?
    Et ces prisonniers de Guantanamo, privés de tout droit, qui n'ont comme espoir que le suicide ? On peut craindre le pire pour l'administration de demain en Irak. Sans compter les traumatismes psychologiques graves infligés à tant d'enfants et leurs effets à long terme.
    Le gouvernement américain s'allie aux dictateurs quand cela lui chante. Il l'a fait avec l'Irak contre l'Iran, avec le Pakistan contre l'Afghanistan (sans apporter en quoi que ce soit la liberté et la paix au peuple afghan), etc. La liste serait longue. Vous la connaissez. Et si le fonctionnement onusien a été souvent bloqué, ce fut plus qu'à son tour par le gouvernement américain. Les multiples résolutions concernant Israël et la Palestine qui ne furent pas appliquées n'ont jamais mobilisé l'armada de la superpuissance.
    Quant à l'amour de ce gouvernement pour la démocratie, je vous rappelle seulement qu'il existait une démocratie au Chili, sous Allende, qui fut renversée un autre 11 septembre – c'était en 1973 – par le bras armé des Etats-Unis pour y installer la dictature de Pinochet.
Les dix millions de personnes qui ont protesté dans soixante pays contre l'intervention en Irak – et qui ne sont pas forcément des "pacifiques" – ont peut-être aussi une mémoire et une raison, même si ce n'est pas la vôtre.


René Major est président de la Société internationale
d'histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse.
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 11.04.03

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LA RAISON ÉGARÉE *
par
René Schérer


                   Il faut inverser le mot célèbre : « ce n’est pas une erreur, c’est une faute ». Aujourd’hui, il faut dire : « encore plus qu’une faute, c’est une erreur  ».

Une erreur, non seulement un mauvais calcul, une fausse appréciation des choses, mais un mauvais usage de la raison, et, avant tout, une conception erronée de la raison. Un vice du raisonnement, un vice logique, une confusion mortelle entre la raison et "avoir raison". Et la subordination des opérations de la raison à la transcendance d’un Vrai et d’un Bien affirmés comme tels avant tout examen, toute preuve. L’outrecuidance.
     Le « nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts » dont on s’est tant moqué, qui revient sur la scène mondiale et qui se répète, à la fois comme farce et comme tragédie.
     On se souvient peut-être encore d’une déclaration de George W. Bush au lendemain du 11 septembre 2001 : « Nous sommes si bons, pourquoi nous hait-on tant ? ». A quoi il convient d’ajouter : « J’ai tellement raison, pourquoi les choses me donnent-elles tort ? »

C’est pourquoi il est tellement utile, aujourd’hui, de relire et de repenser des textes qui disent précisément ce qu’est la raison et quelles sont ses limites, comment le plus grand danger qu’elle puisse courir est celui de s’égarer dans l’outrecuidance de l’avoir raison, de tomber dans les bévues, qui procèdent toutes de son dogmatisme, de son incapacité à s’ouvrir aux autres, et à se placer du point de vue d’autrui. Ce que le philosophe Kant considérait comme le principe même de la "raison éclairée", de la culture. Les erreurs actuelles témoignent d’un incommensurable, d’un effrayant manque d’ouverture et de culture.
    Kant, justement.
    Il est temps aujourd’hui de relire et de méditer ces belles pages de Kant qui répondent, si prémonitoirement, à nos préoccupations : elles introduisent aux considérations sur la possibilité de l’établissement d’une « paix perpétuelle », dont le suprême et unique principe, la condition de possibilité (transcendantale en quelque sorte) est « l’hospitalité universelle ».
   Mais, avant l’énoncé de ce principes, il y a celui des Articles préliminaires dont certains dictent des conditions impératives, "au sens strict", dit Kant, ou, en latin, leges srtrictae.
    « Article 5 : aucun Etat ne doit (allemand soll qui indique une obligation morale) s’immiscer de force dans la constitution et le gouvernement d’un autre Etat  ».
Et voilà comment Kant justifie cette loi : « Quelle raison, en effet, peut l’y autoriser ? Le scandale peut-être que cet Etat donne aux sujets d’un autre Etat. Il peut, bien au contraire, servir d’avertissement par l’exemple des grands maux qu’un peuple s’est attirés par son anarchie ; d’ailleurs, d’une manière générale, le mauvais exemple donné par une personne libre à une autre (en tant que scandalum acceptum) ne constitue pas une lésion de cette dernière. »
    Je m’arrête d’abord ici : alors que l’on vante tant le "droit d’ingérence", Kant émet un rappel à l’ordre. Surprenant d’abord, venant de la part d’un universaliste auquel on aurait plutôt tendance à reprocher le caractère absolu de ses impératifs inconditionnels. Mais, là, au contraire (on en expliquera plus loin les raisons), est mise en avant l’inadmissible présomption d’une croyance unilatérale à avoir raison, à être seul détenteur de la vérité et du bien, caractéristique des démocraties occidentales et de l’Amérique en particulier.
    Historiquement, ce qu’il vise, c’est la condamnation par l’Europe des monarques, de la révolution française qui fait "scandale" et qui donne l’exemple de "l’anarchie". Mais il dit aussi que ce n’est pas une véritable "lésion" . Remarque qui peut être d’ailleurs étendue à d’autres sortes de "scandales", à cette tendance contemporaine à considérer des opinions ou des mots comme une "violence" relevant du droit pénal, comme si c’était une agression réelle.
    Je poursuis : « Il est vrai qu’il ne faudrait pas faire rentrer ici le cas où un Etat, par suite de divisions intérieures, se partagerait en deux ; chaque partie représentant pour soi un Etat particulier qui prétendrait au tout ; fournir de l’aide à l’une ne pourrait valoir pour un Etat étranger comme une immixtion dans la constitution de l’autre (car il y a anarchie). »
    Donc, en commentaire, Kant présente ici le seul cas où l’intervention est justifiée : qu’une rébellion interne existe, qui appelle une aide extérieure, mais avec la réserve suivante, précisant qu’il faut que cette révolte ait abouti d’abord à un résultat tangible : « Toutefois, tant que ce conflit intérieur n’est point résolu, cette ingérence de puissances étrangères serait une lésion des droits d’un peuple luttant seulement contre son mal intérieur, et ne dépendant d’aucun autre ; ce serait bien là donner lieu à un scandale et rendre incertaine l’autonomie de tous les Etats ». Précision à entendre de la manière suivante : il n’est pas question de s’imposer à des gens qui entendent se libérer tout seuls. Une telle "aide" ne saurait être fondée de droit.
    A cet article impératif peut être associé, impératif également, le premier (Article 1.) qui interdit de se réserver « matière à guerre future », en « ayant la mauvaise intention » de recommencer à la première occasion ; traitant cette manière de « procédé qui relève de la casuistique des jésuites et qui est au-dessous de la dignité des souverains ».

Or, ces manquements au principe inconditionnel du droit qui est le respect d’autrui comme personne et de sa liberté découlent d’un principe concernant non seulement le droit international (celui qui traite des relations entre Etats considérés comme personnes morales), mais d’un droit cosmopolite (jus cosmopoliticum) en vertu duquel les sujets de tout Etat sont traités comme "citoyens du monde".
    Ce droit — un nouveau droit, car il n’existe pas réellement encore — est celui dont le principe (article définitif ) « doit se restreindre aux conditions de l’hospitalité universelle » ; ce qui signifie que la terre, en droit, appartient à tous et qu’il n’y aucune raison de droit d’interdire tel endroit ou tel autre à quiconque. Droit qu’a l’étranger à ne pas être traité en ennemi.
   Condition qui semble bien générale, bien restreinte (en effet) au sens où elle ramène une grande complexité à une simplicité enfantine, une naïveté, ou une abstraction inoffensive. Comment tout le droit international peut-il être une simple question d’hospitalité ( et d’hospitalité "restreinte" à la visite) ? C’est ce qui est, chez Kant, à problématiser.
    « Or, comme les relations (plus ou moins étroites ou larges) prévalant désormais communément entre les peuples de la terre, en sont au point qu’une violation du droit en un seul lieu est ressentie partout ailleurs, il s’ensuit que l’idée d’un droit cosmopolitique n’apparaît plus comme une manière chimérique et exagérée de concevoir le code non écrit, aussi bien du droit public que du droit des gens, pour réaliser le droit public de l’humanité en général et par suite la paix perpétuelle dont on ne peut se flatter de se rapprocher sans cesse qu’à cette condition ».

Hospitalité comme principe absolu et universel signifiant que tous les peuples se supportent côte à côte, ne cherchent ni à changer le régime d’autrui ni à l’envahir. Au fond, ce qui offre l’hospitalité universelle, c’est la terre entière : « personne n’ayant originairement le droit de se trouver à un endroit de la terre plutôt qu’à un autre… le droit à la surface appartient en commun à l’espèce humaine ». Le « droit de visite » est celui « qu’a tout homme de se proposer comme membre de la société, en vertu du droit de commune possession de la surface de la terre, sur laquelle, en tant que sphérique, ils ne peuvent se disperser à l’infini ».
    C’est un droit qui, apparemment, devrait permettre à n’importe qui de s’installer n’importe où, mais qui, précisément, par un effet en retour, interdit de s’installer là où quelqu’un est déjà. C’est pourquoi il n’y a, à l’égard des Etats déjà installés que droit de visite, et que le premier exemple donné de conduite inhospitalière est celui de la colonisation : la visite devient conquête.

Je parlais en commençant de la raison et disais que ce que l’on allègue aujourd’hui comme raison relève de l’ "outrecuidance". Ce mot, je le reprends à Gilles Deleuze, exactement à Deleuze parlant de François Châtelet, dans Périclès et Verdi. Un mot tout à fait convenable pour la situation actuelle et applicable aux déclarations empreintes de morgue et de certitude, de croyance béates auxquelles elle donne lieu. Je cite, car la clarté et la pertinence du passage en vaut la peine : « Les outrecuidants, petits ou grands, du leader de groupuscule (on est au temps de "maos") au président des Etats-Unis, du psychiatre au P.D.G., fonctionnent à coup de transcendances, comme le clochard à coup de vin rouge. Le Dieu médiéval s’est éparpillé, sans pour autant perdre de sa force et son unité formelle profonde ; la Science, la Classe ouvrière, la Patrie, le Progrès, la Santé, la Sécurité, la Démocratie, le Socialisme — la liste serait trop longue — en autant d’avatars. Ces transcendances ont pris sa place c’est dire qu’il est encore là, omniprésent) qui exercent avec une férocité accrue leurs tâches d’organisation et d’extermination ». Cela était écrit en 1976 dans Les années de démolition. Rien à changer : peut-être « groupuscules » qui n’existent plus, et encore, « socialisme » qui n’est plus "Le" et en perte de vitesse. Mais surtout à souligner Démocratie, Sécurité et, à ajouter : Dieu tout court qui n’est plus seulement "médiéval" et qui est loin de s’être "éparpillé". Mais, au contraire s’est concentré dans des mains et des cerveaux qui en font, pour leur propre compte, un usage unilatéral.

Mais mon intention n’est pas ici, de parler d’un "retour" d’un "religieux" qui n’a, à vrai dire jamais disparu. Il me suffit de noter que cette concentration paranoïaque de l’usage de Dieu au service de la raison, de l’avoir raison, ne peut plus échapper à quiconque ; renvoyant seulement à un article de François de Bernard, Libération, du mercredi 26 mars, qui la dénonce avec une verve pamphlétaire sous le titre de « république théocratique et pathocratique ».Très intéressante démonstration du détournement que connaît le principe républicain que Kant mettait, au contraire, parmi ceux dont l’extension à tous les Etats était propre à empêcher les guerres : « Premier article définitif pour la paix perpétuelle : Dans tout Etat, la constitution civile doit être républicaine », en donnant comme explication que les citoyens libres ne donneraient jamais leur assentiment aux maux et aux dévastations qu’il leur faudrait supporter et « pour combler la mesure, se charger finalement du fardeau d’une dette qui remplira d’amertume la paix elle-même ».
    Sancta simplicitas ! Je le dis sans ironie, et seulement pour constater que, chez Kant, le mot de république, dont le sens est sous nos yeux si odieusement détourné, avait encore celui de prise de partie effective des citoyens à la vie publique et de décision libre d’une collectivité dont tous les membres sont en communication réciproque, où les raisons s’échangent de proche en proche.

Et c’est enfin ce où j’en viens, l’opposition établie par cette critique de l’outrecuidance à tendance théocratique, entre une Raison se changeant en un absolu que l’on peut posséder –qui, de même que Dieu est aux mains d’un seul camp- et la raison elle-même qui n’est jamais chose établie et possédée une fois pour toute, mais qui est toujours en mouvement, peut se transformer en modifiant ses références, est un devenir, un processus. C’est encore ce que démontre et exprime lumineusement Deleuze dans cet hommage rendu au philosophe ami. « La raison n’est pas une faculté, mais un processus » ; « il y a un pluralisme de la raison parce que nous n’avons aucun motif pour penser la matière ni l’acte comme uniques. On définit, on invente un processus de rationalisation chaque fois qu’on instaure des rapports humains dans une matière quelconque, dans un ensemble quelconque, dans une multiplicité quelconque. »  Et encore : « La raison comme processus est politique », dans la cité, dans des groupes. Retenons ce mouvement : la raison comme processus, la raison comme instauration de rapports humains dans une "matière", dans une "multiplicité" ; et traduisons aussi, dans le langage de Kant dont je me suis servi au début : cette "matière" ce sont les rapports entre Etat, internationaux et la raison consiste à introduire en eux des rapports humains. La multiplicité, ce sont les peuples divers de la planète, et la raison est d’introduire des rapports humains sous la forme d’un droit "cosmopolitique" tenant compte de leur diversité ethnique et culturelle, de leurs diverses "raisons".
     Or, cet acte, ce processus de rationalisation introduit dans la matière multiple du genre humain peuplant la planète, c’est justement le rapport humain de l’hospitalité.
C’est là ce que nous dit Kant, ce qui fait que, quelque étonnant que cela puisse paraître, l’ hospitalité universelle est l’unique principe dont dépende un droit pouvant conduire à la paix perpétuelle ; et surtout ce qui interdit que quelque peuple quelque Etat que ce soit puisse avoir raison d’imposer à un autre sa manière de voir, fût-elle celle qu’il considère comme étant la meilleure possible, Religion, Démocratie ou Progrès.
    Il y a là de l’inconditionnel, comme il y a de l’inconditionnel à appliquer aussi le principe d’hospitalité dans les petits groupes, où elle devient la condition sine qua non de la vie commune .Dans tous les cas, l’hospitalité est bien condition première et informulée du droit ; il lui arrive de se traduire en droit. Kant indique de quelle manière. Il faut pourtant ajouter que ce principe, fondateur, est extra-juridique, au-delà du droit qu’il fonde, et qu’il éclaire aussi , dont il montre les limites lorsqu’il se traduit sous la forme d’une juridiction strictement limitative. L’hospitalité est ce qui "ramène à la raison" lorsque celle-ci s’égare en croyant la limiter au nom du raisonnable. Elle est raison élargie, ouverte, toujours indiquant un processus de rationalisation, introduisant dans la "matière" des groupes formés par les hommes des "rapports humains" ; elle porte toujours en avant ce qui, entravé par des règlements, s’appesantit.

Pour conclure, je reprends la belle formule poétique d’Edmond Jabès : « L’hospitalité allège ».

René Schérer, Paris, 26 mars 2003
dernier ouvrage paru : Enfantines, Paris, Anthropos, 2002

* Première publication le 9 avril 2003 en ligne in criticalsecret. Ce texte daté du 26 mars nous paraît important dans une période d'absence de repères consensuels. Ecrit pour une intervention dans le cadre d'un séminaire universitaire à Valence qui aura lieu ces jours-ci, il a été envoyé au journal Libération où il n'a pas été jugé utile de le publier ni même à la page Rebonds. Quant à nous, nous le communiquerons avec prière de transmettre sur les listes de diffusion en France et à l'Etranger. Ce texte, La raison égarée, inaugure une page Contributions du petit journal contre la guerre, sur la question de la pensée discrimante, de la raison, et de ce qui pourrait se manifester en matière de pensée révolutionnaire aujourd'hui.

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ABSTRACT de l'EDITO \   Le destin et le destin posthumes de Lucien Bonnafé et de André Breton, dans les circonstances catastrophiques actuelles contre le monde, révélées à propos de la guerre d'Irak, convoque une autre pensée des événements : ce n'est pas une guerre dialectique mais une guerre totale contre les peuples ; parce qu'elle a commencé par désarmer son adversaire et serait-ce à juste titre, avant de réaliser cette terrible répression qui ne manquera pas de rencontrer de farouches résistances ; parce qu'elle dénie le vote démocratique de l'Organisation des Nations Unies ; parce qu'elle s'effectue contre la position d'une partie importante des alliés de l'OTAN, parce qu'elle s'abat sur une population affaiblie non seulement par son tyran mais par les conséquences d'un environnement dévasté depuis la première guerre du Golfe. Elle n'a pas de commune mesure avec la tyrannie qu'elle prétend vouloir abattre tardivement par ces voies incertaines, car la coalition agressive d'aujourd'hui est de celles qui contribuèrent à édifier ce régime, puis à le maintenir en dépit d'un premier épisode guerrier spectaculaire ; a fortiori quand la coalition restreinte elle-même, au nom du passage de son armée, ouvre les voies du Kurdistanà l'armée Turque, qui concerne la sinistre mémoire de cette région (35 000 Kurdes morts, il y a quinze et dix ans), autant que l'armée Irakienne qui bombarda des substances toxiques. Cette guerre est un coup de force pour tenter de bouleverser l'organisation du monde à des fins de pouvoir et de sélection, territoires, ressources, populations, droit, et elle est doublement dangereuse pour le devenir de l'humanité, car elle installe les possibles objectifs d'une imprévisible masse critique à l'échelle planétaire.

L'édito circonstancié suivant est dédié à Lucien Bonnafé et à André Breton, au peuple des marcheurs qui défient les polices et les Etats abusifs, aux poètes et aux artistes, aux intellectuels non prescriptifs, scientifiques et écrivains contre la guerre. Il est libre de reproduction.    \ retour à la Une

3\5 —> Editorial circonstancié

'Dancing against the war —> links

DANSER CONTRE LA GUERRE
DANCING AGAINST THE WAR
 

Danser [avec la même passion et violence] pour ne pas faire la guerre (André Breton cité par le peintre Matta, et par le philosophe Jean-Paul Dollé— sur la création artistique de l'image, la révolution par l'art et à propos de la danse). C'est Nadja — la splendeur du papillon.

             Au moment où le fonds Breton va se disperser depuis la Salle des Ventes Drouot, à Paris, on actualise que l'art pour révolution c'est danser pour ne pas faire la guerre : avec la même passion, la même violence. Telle est une vision de la fraternité.

Imaginée dans l'horreur contre l'horreur renouvelée depuis l'hôpital psychiatrique de Saint Dizier, où André Breton faisait son stage d'interne dans l'environnement des victimes de la première grande guerre, la révolution surréaliste paraît poursuivre d'interpeller l'actualité, le radicalisme artistique de la communication modulaire en révolte sur le web, les millions de personnes qui se sont mises en marche partout dans les villes du monde contre la guerre.

Emerge un concept d'universalisme des droits des citoyens et des peuples à disposer d'eux-mêmes dans un événement imprévu. Cette manifestation soudaine d'autonomie populaire contre la défaillance des institutions sous l'influence abusive de la puissance américaine, exprime un pacte unitaire spontané et symbolique. Ainsi, les images de la communication intransitive retrouvent un instant leur rôle progressiste de masses médias, éducatif, narcissisant, miroir de la protestation des masses diffuses et de leurs mots d'ordres, partout dans le monde chaque jour. Une fois n'est pas coutume, et serait-ce à défaut de pouvoir fournir les images de la guerre déployée sur place.

Il ne peut y avoir d'hostilité globale contre les Etats-Unis, sinon contre les structures internes ou délocalisées actuelles de l'Etat américain et les lobbies et sectes qui les dirigent, les manipulent, agissant tant au centre qu'à la périphérie :
  – quand l'actuel président US fut élu avec le concours de fraudes électorales ;
  – quand mille personnes contre la guerre sont arrêtées à San Francisco et les manifestants violentés par la police, au moment même où, à Washington, la Maison blanche se transforme en bunker interdit de circulation publique urbaine. Ce qui ne s'était jamais produit auparavant, à en croire
il y a quelques semaines Jacques Derrida (quoique critique mais qui en faisait encore une référence de démocratie malgré tout, lors de " La controverse" sur la guerre et le terrorisme, conférence de l'Institut des Hautes Etudes en Psychanalyse organisée par René Major à Paris) : c'est désormais prescrit. L'avis de Jean Baudrillard n'y était pas apparu le même.
  – quand de plus le président de la CIA, même pas un militaire du Pentagone, répond aux journalistes à la place du Chef de l'Etat qu'il assiste, la nuit officielle du début de la guerre... 
  – quand enfin toutes les mesures d'écoute privées et publiques, de surveillance de l'hypermedia, de délation, de compromission des négociations sont dûment diligentées en monnaie sonnante et trébuchante et avantages divers, près les diplomates de l'ONU et les dirigeants des Etats, à l'effet de faire basculer leur position faute d'avoir pu les convaincre politiquement...

Tout ce qui aurait encore fait scandale, il y a moins de dix ans dans la presse américaine elle-même qui aujourd'hui n'en fait presque rien, révèle soudain contre quoi le peuple américain conscient et actif va devoir lui-même se battre, et dans le risque interne des périodes "sécuritaires", en pleine régression des libertés citoyennes annoncée pire que la période de la Guerre froide, depuis le 11 septembre.

Il y avait, il y a les Refuzniks se qualifiant eux-mêmes de l'honneur de Tsahal (l'armée d'Israel), à propos desquels Leila Shahid souligna, au dernier meeting de "trop c'est trop" organisé par La Ligue des Droits de l'Homme, toujours à Paris, que leur héroïsme contre la peur et la culpabilité représentait la seule chance locale pour les Palestiniens de pouvoir coexister avec les Israéliens demain, serait-ce dans deux Etats autonomes voisins.

Il y a ces militaires professionnels anglo-américains engagés volontaires pour fuir le chômage ou dériver leur violence vers une cause qu'ils pensent plus honorable que la criminalité. Il y a déjà tous les morts civils sous leurs bombes, il y aura, il y a déjà leurs propres morts sous le feu résistant adverse, quand ils ne sont même pas formés comme des mercenaires mais comme des machines, la plupart ne sachant ni contre quoi ni pourquoi ils se battent ni même, pour un certain nombre, où ils se trouvent. Il y aura désormais les victimes des grenades lancées par un des leurs, GI humilié et devenu fou — parce qu'il serait musulman dit la rumeur ?

Maintenant, en plus des Refuzniks sur lesquels chez eux se renforceront répression et menace (l'objection de conscience relève pourtant des droits des soldats des armées démocratiques ou républicaines, s'agissant de l'armée du peuple), quand d'autre part l'ONU vient de prouver en quoi elle ne serait plus en mesure de secourir quiconque concernant les droits de l'homme, nous voyons le supplément de milliers de civils américains, de l'Est à l'Ouest et du Nord au Sud, qui marchant radicalement contre la guerre faite par leur gouvernement contre le monde, et déjà nous pouvons savoir qu'ils devront fonder leur mouvement de résistance ou perdre pour longtemps leurs libertés symboliques et matérielles dans leur propre pays.

Cependant nous, qui théoriquement serions dans une meilleure condition internationale, nous voyons soudain inquiétés nos citoyens de plusieurs générations ascendantes d'émigration, sur notre propre sol en plein réaménagement administrativo-policier.

Que dire des événements de provocation et de répression qui font leur chemin quotidien et particulièrement manifeste depuis Gênes, en Italie ?

Ceux qui se battent aux Etats-Unis et dans les pays anglophones, telle l'Angleterre contre la guerre, contre l'entrée en guerre de sa propre armée mobilisée par son propre gouvernement : comment ne pas leur être solidaires, quand nous voyons ici, en dépit des apparences passagères du fait des circonstances, l'engagement du gouvernement qui paradoxalement nous honore, comment peut-être nous aurons aussi fort à faire pour défendre nos vives facultés ?

Un nouveau fascisme sans doute possible aujourd'hui se révèle à l'horizon de l'Etat américain ; il se serait ancré dans les organisations supranationales et serait relayé dans la société mondiale. Il désignerait une progression de la puissance des sectes et des lobbies dans les sociétés néo-libérales de l'argent et se serait donc construit, force militaires à l'appui, telles de grandes milices dans notre dos, à la périphérie de nos propres idées, après la chute du mur de Berlin? Pourtant, tout cela fut annoncé dans des scénarios publiés dès les années 70, puis de nouveau à propos des accords du GATT et enfin, après la première guerre du Golfe : quels médias, quels groupes politiques crédibilisèrent ces informations ?

Ce pouvoir de foi et d'argent prétendrait par exemple gérer de façon sélective les peuples et l'aménagement des ressources mondiales : matériel, biologie, écologie, humanité. Pour ce faire, il devrait arraisonner les rapports de force critiques. Pendant ce temps, nous tenions notre petit train alternatif au sein des communautarismes en quête de leur légalisation: en fait, y compris l'ethnocentrisme, ils participent en tout point du même principe de lobbying, point fractal dans la grande image.

Ainsi voyons-nous quelques unes de nos meilleures idées renversées en leur contraire, tel le droit d'ingérence, car l'utopie à ne pas demeurer en projet n'advient pas en semblable réalité. Autant à travers les réactions sécuritaires, qui paraissent répondre à la culpabilité née du refoulé du pouvoir démocratique accomplissant sa propre disparition, car la terreur, que ce pouvoir s'inflige d'accompagner de tels changements contre ses promesses, suppose dualement le fantasme de répliques innommables, alors qu'en celles-ci il configure d'abord la monstruosité de sa propre trahison et dans la culture imprégnée des vieilles religiosités, il élabore sa propre punition, se protégeant ainsi de la colère populaire... Le terrorisme aujourd'hui est partout, mais d'abord objectivement, virtuellement (imaginairement) et réellement (matériellement), à la fois contre et du côté ou au service opportun des Etats démissionnaires de leur pacte symbolique, qui ne cessent de le faire vivre sous couvert de le conjurer.

Car nous retrouvons cette nouvelle structure dans les Etats qui composent les localités à l'image du système mondial, dévoilé par tout le développement des prémisses et de l'éclatement de la guerre totale en Irak, pour le réaménagement du territoire le plus étendu, géographiquement, économiquement et politiquement, et le maintien de l'influence, après le règlement de comptes catastrophiques de celle qui le mène sur place.

Le nouveau fascisme à double visage entre par toutes les portes, y compris les plus dérobées dans tout le monde occidental, et c'est particulièrement surprenant au sein des pays de l'OTAN notamment européens qui en avaient perdu l'habitude : des plus anciens à ceux qui après en être sortis y sont revenus (la France), jusqu'aux plus récemment accourus après l'effondrement de l'URSS.

L'organisation Européenne elle-même en serait une desserte : nous voyons se reproduire les passages à l'acte contre la démocratie par la structure américaine à l'ONU de la même façon, bizarrement obscène, à Bruxelles ; les écoutes privées et publiques, systématiques et immédiatement opérationnelles, probablement cautionnées par les services secrets anglais, laissent imaginer la dimension immergée dans les autres domaines. Du moins l'Europe n'émargerait-elle pas aux services secrets à la botte de tels pouvoirs, mais étant bien intriquée dans les organisations mondiales, ce qui aurait paru normal sous un peu d'éthique, imiterait-elle singulièrement leurs nouvelles attributions étatiques auto-proclamées ?

Maintenant, les peuples du monde paraissent s'être levés à propos de l'Irak, devant la pratique d'un pouvoir impérial difficilement identifiable, irrespectueux de leurs propres droits au cœur même de l'assemblée sensée les représenter.

Nous voyons les exclus manifester en Argentine contre la guerre, tandis que les survivants 'friqués" de la crise-laboratoire, causée sous la gouverne des Banque mondiale et FMI, vit dans ses quartiers urbains derrière des barbelés et presque au même moment, on apprend que la Patagonie pourrait être achetée moyennant la résorption de la dette par l'Etat américain, lui, le plus endetté du monde jusqu'à l'arrivée du lobby qui installa Bush junior! Avant de savoir qui payera : lesquels — qui a donc payé ?

Et puis, qu'avons-nous fait pour les Argentins, n'est-ce pas, puisque cela touchait les petits épargnants, pas les Argentins les plus pauvres ? Quant aux plus pauvres : qu'avons nous fait pour les pays d'Afrique qui sous prétexte des corruptions locales furent les premiers cobayes de ces déréglementations dûment programmées ?

Que penserions-nous aujourd'hui de tout cela sinon, à l'instar d'une réactualisation de la sensibilité politique de Frantz Fanon, tirant les leçons de la France et de l'Algérie où il fut médecin pour l'armée française, que les nouveaux "damnés de la terre" seraient peut-être en train de se lever une fois nouvelle, non pour réclamer de la nourriture et "crèveraient"-ils de faim, mais pour défendre l'idée même de la survie conceptuelle de la liberté sur la planète: serait-elle défaillante chez eux, du moins à leurs yeux elle devrait donc subsister quand même au monde ? Part maudite, la liberté. Elle se dépense, elle n'est pas à vendre, elle se dilapide. Elle ne sert à rien. Justement, on ne peut acheter ceux qui la réclament encore après qu'on les en ait dépourvus. C'est un paradoxe imprescriptible.

Et ils crient partout le refus du pouvoir mondial plus largement qu'à Seattle, et leur révolte contre les organisations unies sur la question des droits après la seconde guerre mondiale, car elles devaient représenter universellement leur "part maudite", alors qu'elles se vendent dans le scandale absolu de la disparition de la démocratie, jusqu'au territoire qui affichait de l'avoir fondée.

Et ils désignent que des répressions épouvantables dans le monde sont annoncées — ou des révolutions supranationales.

Il ne s'agit pas d'une opinion mais d'un constat que peut-être nous ne devrions pas négliger de faire : les marcheurs, inclus ce qu'il reste de paysans sur toutes les chaussées urbaines du monde, du plus dépourvu au plus pourvu, manifestent le triomphe de l'universalisme pour ultime confiance anthropologique des peuples parvenus au terme des modernités.

Or, cette façon autonome, loin des partis, s'agirait-il de Starhawk ou même des "multitudes", est un concept qu'aucune organisation politique majoritaire ni minoritaire, pas même d'extrême gauche, pas davantage d'extrême droite afficherait-elle parfois contradictoirement la confusion des nationalismes résiduels au sein d'une masse qui ne les supporte plus, ne peut prétendre représenter ou avoir structuré, penserait-elle légitimement y avoir concouru pour sa part.

Depuis l'émergence de cette singularité d'autonomie pour événement matérialiste, et son consensus universaliste spontané, il pourrait paraître fécond de refonder la critique et de considérer l'importance stratégique intelligente, cognitive, des micro-localités exclues du pouvoir, que ce soit face aux répressions ou aux réformes annoncées?

Aujourd'hui, on craint plus encore pour les Kurdes sous trois feux, et l'on pourrait penser que même les Kurdes, à juste titre ennemis du tyran Irakien qui tenta de les exterminer, quand ils revendiquent encore la reconnaissance de leurs propres droits, auraient paradoxalement mieux fait d'affirmer plus radicalement leur position contre la guerre, alors qu'ils se laissèrent constituer en faux prétexte des coalisés.

Ritournelle : car ceci rituellement n'est pas une guerre dialectique, c'est une guerre totale contre le droit des peuples et c'est pourquoi ils crient dansant la ronde, aujourd'hui. On a bien remarqué, l'Histoire moderne nous a appris, que la fin ne paraissait plus justifier les moyens, que structurellement — prédictivement — les moyens annonçaient leur fin — leurs objectifs.

Ainsi, la société de la communication atteindrait-elle l'âge de sa maturité planétaire, cette "heureuse fiction" deveindrait-elle une réalité ? Danser — avec la même violence et la même passion pour ne pas faire la guerre.   \Retour à la Une

A Paris, le 21 mars 2003
Aliette Guibert-Certhoux
(suite à une réponse pour la liste collective-cultures sur la liste nettime.fr, à une série de conversations avec Loz, et à la semaine du 19 Février : Rencontre La Controverse : pourquoi la guerre ? Institut des Hauts Etudes en Psychanalyse, Paris et Rencontre du mouvement Trop c'est trop, organisée par La ligue des droits de l'Homme \ Paris )

DANSER POUR NE PAS FAIRE LA GUERRE
     
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4/5 —> Libre langue, libre pensée      

     En poésie, en Art, comme à propos de l'univers matériel, l'ellipse consentie installe la construction des métaphores dans un principe d'autonomie, de même que les configurations symboliques des individus et des sociétés qui les effectuent, les repèrent, les conceptualisent. C'est une structure dynamique de la liberté, prédictible de futur non lié au projet de destin comme volonté, (On ne parle pas ici des ellipses imposées par le pouvoir ni des accidents meurtriers, ni même des catastrophes, ni davantage des défaillances ou traumatismes qu'elles causent par substitution ou défaillance des traces, ou par leurs conséquences et en majeur partie desquels, au contraire, l'aliénation fait son lit).

La mémoire active, qui élabore la conscience indirecte de l'événement dans sa confrontation des leçons tirées du passé, avec l'expérience de la singularité de l'actualité comme phénomène, identifie de façon pragmatique l'avancée anthropologique et la désigne dans la formation ou l'éducation. Le même processus, qui suppose un septicisme objectif du penseur à l'égard des circonstances de sa propre existence, prédit l'inconnu et l'altérité ; il génère une culture auto-critique qui suppose possible l'autre éventualité et par là, il préside aussi à la souveraineté critique citoyenne.

Avec la communication généralisée, ce doute appliqué aux médias, même décrédibilisés au terme de leur généralisation intransitive, ne les a pas départis d'informer la mémoire collective à la périphérie des structures des Etats (comme on évoque chaque topologie, on entend la périphérie respectivemet depuis le lieu où l'on se trouve ; ce lieu sous-entend les autres possibles). On ne pourrait nier que la communication participe des processus de la cognition collective, serait-ce une culture de l'environnement et à ce titre une sous-culture, non une culture de la pensée.

Nous voulons dire l'activité effective de la liberté de penser, action personnelle et sociale de l'autonomie de la réflexion, non la libre opinion (par exemple non conformiste, ou encore immorale dans le code de la société), ni la croyance ( nous évoquons le code de représentation et d'identification, pas le mysticisme : dans une religion, dans le pouvoir même élu, dans l'information intransitive, dans la rumeur, etc...) : car l'une et l'autre sont d'une autre consistance, liée aux affects privés ou communautaires ; elles supposent un second stade de la tolérance, corrélatif du statut de penser ; ce qui aujourd'hui énonce une priorité de la pensée radicale, à l'inverse de celle qui put décrire l'ordre d'apparition proto- historique et historique des civilisations sous l'angle des religions représentatives, de l'animisme aux religions du progrès ou de la rupture, messianismes inclus dont la modernité.

   Le psychiatre Lucien Bonnafé qui en pleine guerre contre le gouvernement de Vichy, eugéniste, donna toute la place aux malades, ne tenait pas la folie pour définie sinon voisine de la poésie et de l'art et sans la confondre : symptôme particulier et général ou plutôt culture de l'anormalité particulière, le langage du fou disant le monde autrement, et le langage qui le désigne comme fou disant le monde prescriptif selon l'environnement. En cette dialectique put-il imaginer une idée différente de la société, à la fois plus folle et plus sage qu'elle n'est, et lui donna lieu à l'hopital dès les années de guerre ; puis ce fut l'innovation institutionnelle (analyse et topologie de la psyschiatrie institutionnelles, le secteur urbain selon le modèle du dispensaire), qui inspirèrent plusieurs générations de médecins, d'intellectuels, de réformateurs ou acteurs de projets l'appliquant à d'autres domaines, par exemple à l'analyse et à la construction de la ville et à son animation sociale. Il permet encore de situer une des racines du concept de l'Art brut de Dubuffet près des malades depuis la seconde guerre mondiale et jusqu'à la période postmoderne, qui traversa des avant-gardes comme Fluxus et Polyphonix et forgea le sens de rencontres comme celle de Felix Guattari et de Jean-Jacques Lebel.

Stéphane Gatti remarque qu'après la disconvenue de l'anti-psychiatrie, au moment où la chimiothérapie plus économique du cadre thérapeutique et plus "sécuritaire", plus commerciale aussi (et de plus en plus souvent alliée à la discipline psychanalytique), règne en maître dans l'univers hospitalier comme dans la médecine de secteur, l'importance posthume de Lucien Bonnafé pose, posera inévitablement, la question de l'actualité pertinente sur ces questions.  \Retour à la Une

5/5 —> Postface pour Bonnafé à Eluard

    Voici le poème connu dans le monde entier sous le titre "Liberté j'écris ton nom", autant que les paroles du Chant des partisans par Joseph Kessel ; à peu de temps près, il marque la date de la rencontre de Paul Eluard avec Lucien Bonnafé qui de 1939 à 1944 fit un travail considérabe à L'hopital psychiatrique de Saint Alban, en Lozère, lieu de résistance où vinrent le retrouver ses amis.

LIBERTE
 
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom

Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffées d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orages
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Paul Eluard
in Poésies et vérités 1942
Editions de Minuit, 1942


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